Pourquoi le football est-il le sport le plus imprévisible ?

Football

Voilà un fait qui est assez peu connu du grand public, mais qui est pourtant une vérité incontestable. Si l’on compare les résultats du football, du basket, du rugby, du tennis ou du handball, ce sont définitivement dans les matchs sur gazon vert et autour d’un ballon rond que le plus d’incertitudes plane. Pourtant, me direz-vous, le PSG domine le football français depuis 4 ans, le Real Madrid et le FC Barcelone se partagent plus de la moitié des titres de champion d’Espagne, le Bayern Munich règne sans partage sur l’Allemagne, le BIG 4 anglais est toujours en haut du classement, et la Juventus, même quand elle ne triche pas, cumule les titres. Mais même si, en effet, il existe des tendances fortes qui se répètent année après année, celles-ci sont encore plus importantes dans les autres disciplines.

Des vainqueurs de Coupe du Monde bien plus variés

Pour se rendre un peu plus compte de cela, il faut laisser de côté les championnats nationaux pour se concentrer sur la reine de toutes les compétitions sportives, et ce dans tous les sports, la Coupe du Monde. Organisée tous les quatre ans en foot, les 5 derniers vainqueurs sont différents (France, Brésil, Italie, Espagne, Allemagne), et rares sont les équipes à avoir gardé leur titre d’une édition à l’autre. Seuls l’Italie, en 1934 et 1938, et le Brésil, en 1958 et 1962, ont réussi cet exploit. Le Brésil, avec 5 titres, est d’ailleurs le recordman en la matière. Mais la comparaison avec les autres sports est frappante.

Celle de rugby, créée certes assez récemment, ne compte qu’un seul vainqueur hors pays des Tri-Nations (Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud) en 8 éditions, c’est l’Angleterre qui y est parvenu en 2003. Plus marquant encore, seules 5 nations ont participé à une finale de la Coupe du Monde de rugby, la France s’ajoute aux 4 autres citées précédemment (3 finales pour 3 défaites). En handball,  la mainmise de la France, vainqueur de 4 des 5 derniers Championnat du monde, est connue de tous. Et en basket, on frôle le ridicule. Depuis 1967, seule l’Espagne en 2006 a réussi à ravir le titre aux habituels américains, yougoslaves et russes.

Le tennis n’échappe pas à cette conformité. Depuis l’Open d’Australie 2005, soit 48 tournois du Grand Chelem consécutifs, seul Juan Martin del Potro à l’US Open 2009 et Marin Cilic à l’US Open 2014, ont pu empêcher le terrible quintet Federer-Nadal-Djokovic-Murray-Wawrinka de rafler la mise.

Des surprises bien plus fréquentes en football

Il suffit de regarder les cotes moyennes entre le football et les autres sports pour voir que les bookmakers croient bien plus en l’instabilité des résultats de celui-ci, surtout depuis la jurisprudence Leicester. Avec une cote de 5000 contre 1, la maximale, les joueurs de Claudio Ranieri ont réussi l’impossible exploit de remporter la Premier League au nez des Chelsea et autres Manchester. Mais plus illustre encore de la bizarrerie du football est la saison actuelle de Leicester. Alors que les joueurs continuent de surfer sur la vague de leur succès de l’an passé en participant à divers évènements avec leurs nouveaux sponsors, comme récemment pour PokerStars, leurs résultats eux ne suivent plus. En grande difficulté en championnat, les Foxes ont déjà viré le coach de leur prouesse et pourrait devenir le premier champion d’Angleterre à être relégué dès l’année suivante.

D’autres surprises récentes, comme la superbe saison actuelle de Nice à égalité de points avec le PSG, la finale Porto-Monaco de Ligue des Champions en 2003, ou les habituelles performances des amateurs battant des professionnels en Coupe de France, sont autant d’exemples de l’imprévisibilité de ce sport.

Une popularité plus grande que les autres

Une première explication de ces aléas du football est le nombre de buts bien moins important en foot que les paniers au basket ou les points en rugby et au hand, ce qui favorise des écarts moindres et donc des coups du sort, des erreurs individuelles qui coûtent cher ou des retournements de situation de dernière minute.

Mais le fait que le football soit le seul sport pratiqué aussi internationalement est aussi un élément primordial. Sport numéro 1 en Europe, en Afrique et en Amérique du Sud, il commence à gagner du terrain aux USA et en Asie. Difficile d’imaginer les américains lâcher leur football américain pour le remplacer par du rugby, ou les Sud-américains se passionnant pour du basket.

Le football est le sport le plus accessible à toutes les populations, un simple ballon suffit. Pas besoin de raquettes, de paniers, de lignes des 6 mètres ou de poteaux, juste une balle. Et c’est cette facilité et cette popularité qui font que n’importe qui peut battre n’importe qui, car tout le monde sait jouer au football.

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